Y'a-t-il un réalisateur sur la plateau ?

23 mai 2007

Bruno Mattei est mort... C'est un personnage immense qui meurt, à côté de qui Ed Wood est un réalisateur sérieux. Mattei c'est le véritable fond de tiroir du cinéma bis et Z italien, il a réalisé les pires films (mais aussi les plus drôles) de l'histoire du cinéma. Avec comme base de travail le racolage permanent et l'amateurisme échevelé, Mattei s'illustrera dans le film de zombie, le WIP ou les resucées ridicules des succès US Son chef d'oeuvre incontestable Les rats de Manhattan : des trucages nuls, des acteurs nuls pour un Mad Max du pauvre où un groupe de survivants d'un monde post-apocalyptique est attaqué par des rats enragés qui sont tellement effrayants qu'on n'ose pas les mettre dans la bande-annonce, c'est dire :

Pour les amateurs, une brillante analyse du film sur Nanarland. Dans un souci d'objectivité, je dois avouer que beaucoup d'amateurs lui préfère Virus cannibale, le film qui m'a appris qu'il faut fermer les volets quand on est attaqué par des zombies, que l'idéal en tenues de camouflage dans la jungle, c'est le bleu, et que rien ne sert d'avoir un scénario si on arrive à enchaîner des scènes gores avec des scènes dénudées. Vous reconnaitrez d'ailleurs notre directeur préféré, à l'époque où il avait encore des cheveux, dans le rôle du moustachu ténébreux. La preuve :

Vous allez me dire que la musique est pas mal ? Normal, c'est celle du Zombie de Romero, une partition de Goblin refourguée par Argento producteur du chef-d'oeuvre américain. Quand un truc est bon chez Mattei, cherchez pas, il l'a piqué ailleurs. Allez, on retourne sur Nanarland pour savoir que penser du film. Un remake des Dents de la mer ? C'est comme si c'était fait... Admirez le jeu d'acteur, on voit très bien qu'ils sont perdus face à l'immensité de l'océan, l'adversité requine et le bordel qui règne sur le plateau. N'êtes vous pas époustouflés par la finesse des champs/contre-champs quand les héros tiennent l'appât ? Et le formidable humour involontaire de la scène à côté de laquelle un film burlesque n'est rien, vous en pensez-quoi ? C'est plus une chute finale, c'est une explosion de délire :

Bruno Mattei, c'est aussi une tentative de faire Predator et Robocop en même temps, Robowar, avec ses serpents géants et son super robot qui fait très peur. On fini par une petite biographie ? Merci Nanarland. (Nanarland est à ce jour le meilleur site francophone consacré au nanar, ces films tellement mauvais qu'ils en deviennent bons. Bravo à toute l'équipe.) Voilà, salut l'artiste !

Posté par LOBO à 01:42 - Commentaires […] - Permalien [#]