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Cinéma LUX - le blog
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27 mars 2006

Attention chef-d'oeuvre

Aujourd'hui est un jour faste!

Je tiens à vous faire partager ma joie, mais les mots me manquent devant une telle découverte:
Le premier jalon de la longue carrière cinématographique du jeune Arnold Strong, mister Univers en cette année 1969, qui réintégrera son patronyme pour devenir star internationale puis gouverneur de Californie quelques années plus tard.
Au risque de faire des envieux, je vais ici résumer le pitch de ce chef-d'oeuvre crypto-gay méconnu.

HERCULE A NEW-YORK

Hercule s'ennuie ferme dans son Olympe étriquée, et il tanne son père Zeus pour que celui-ci le laisse libre d'aller s'amuser sur terre.
Au son d'une musique de Sirtaki du meilleur effet, le royal daron se fâche tout rouge et ejecte l'impudent en toge riquiqui par dessus les cieux...Est-ce la fin de notre héros?
Non, car, intercédant pour lui, 3 lascives créatures sur le retour et ayant un rien abusé du fond de teint, émeuvent le vieux coeur paternel de Zeus, qui envoie un bateau pour recueillir le naufragé.
Notre pimpant demi-dieux arrive donc a New-York, où son étourderie et sa méconnaissance provoquent moultes échauffourrées, avant que de se faire chaperonner par un bon ami vêtu d'un improbable chandail rose, un rien maniéré,  et à qui les basses font cruellement défaut dans le spectre vocal...
Ce  tendre et désintéressé compagnon saura-t-il sauver le corps musculeux de notre demi-dieu dans cette ville de tout les dangers?
Surtout que celui ci ne pense qu'à tomber la chemise à la moindre scène pour exhiber son corps d'athlète sous toutes les coutures, tout innocent mimi qu'il est dans son jean muolant (devait pas y avoir sa taille)...

Vous le saurez dès que je trouve le courage de regarder 10 mn de plus de ce pure chef d'oeuvre, malheureusement seulement disponible dans une VF qui ne met pas en valeur l'intensité dramatique du jeu d'acteur du petit Arnold.


Bon, allez
N'ecoutant que mon courage et le coeur débordant du sens du devoir, je n'hésite pas à sacrifier mon soir de congé à l'esprit encyclopédique d'un vrai défricheur des contrées perdues du 7eme Art, c'est ça aussi travailler au LuX !
Je me tape donc la suite de l'incunable, et ne reculant devant aucun défi, tente de vous en résumer la trame à vous, qui n'avez pas la chance d'avoir en votre possession ce monument de poésie à 24 images secondes.

Nous retrouvons donc l'ingénu qui a troqué sa toge pure coton contre un jean près du corps et un chandail juste assez moulant pour laisser entrevoir sa beauté sculpturale (après avoir enfilé une marinière et un bonnet, devançant JP Gaultier de 30  ans dans le style).
Le destin ne laissant que peu d'alternative aux enfants de dieux, c'est donc sur un stade que nous retrouvons notre héros, après qu'il ait tour à tour estourbi forces marins matois et remis à sa place un chauffeur de taxi rétif.
Là, tout à son aise, il s'emploie à donner une leçon d'athlétisme à l'équipe du coin, avant que de se faire remarquer par un professeur d'université curieux, et sa charmante fille.
Toujours flanqué de son accolyte rachitique et maniéré (le buddy-movie fonctionne à bloc), notre héros découvre la vie des misérables humains et la ville de New York, les plans s'enchaînent à un rythme d'enfer, ou bien parfois prennent le temps de s'attarder longuement sur les situations.
En exergue cette scène emblématique: alors qu'il effectue une promenade romantique avec la fille du professeur (elle a délaissé tout naturellement son boyfriend pour succomber aux appats irrésistibles et au physique sans faille de notre héros) dans central parc, le couple est attaqué par un grizzli de 400 kilos...
Le combat est titanesque, toute la furie des forces de la nature transpire de la fourrure synthétique et du figurant qui en est affublé, et c'est avec peine, à l'issue d'une lutte sans merci de 2 bonnes minutes qu'Hercule peut donner toute la mesure de l'étendue du Divin en terrassant la bête devant l'oeil médusé de la police , alors que n'y tenant plus, sa jeune amie se laisse aller à une syncope réparatrice..
C'est à partir de ce moment qu'il entame la conquête de la renommée en s'adonnant avec désinvolture à la pratique du catch pour faire bouillir la marmite de l'appartement qu'il partage avec Bretzie, son petit compagnon du début.

Aucune audace esthétique n'est épargnée, faux-raccord, champ-contre-champ jour-nuit, élipse sidérante, regard caméra, zooom avant approximatif, toute la panoplie du créateur qui ne craint pas d'offusquer la morale esthético/bourgeoise  par  l'audace formelle du chef d'oeuvre révolutionnaire.
Placé sous le double signe de Benny Hill et de l'Agence tout Risque, le scénario alterne tension, romantisme torride, complot divin, cascades et comédie, pour culminer par une course-poursuite en char dans les rues de New-York, quand notre héros prend les rênes pour voler au secours de sa bien aimée menacée par la maffia.
Pour autant, notre divin héros connaîtra les affres de la condition humaine à la suite d'un terrible complot mythologique, et avec l'aide de ses divins copains, sauvera sa fiancée officielle et son vrai ami, avant que de réintégrer son statut de demi-dieu en plaçant sa tête fougueuse et coupable sous la main tendue et midséricordieuse de son père fulgurant.

Toutes les bonnes choses ont une fin, et le fils de Zeus doit regagner ses olympiennes pénates abandonnant du même coup ses amis terrestre.
C'est abasourdi et malheureux comme une pierre que Bretzie apprend la véritable nature de son divin ami quand celui-ci monte au ciel, et le touchant monologue final, d'un Bretzie solitaire  au coeur brisé, à peine rasséréné par la voix de son ami sortant du poste radio lui assurant qu'il serait toujours dans son coeur (de la jeune fiancée il n'est plus question et elle disparait du scénario, prétexte conventionnel désormais inutile) tirerait des larmes à une pierre dans l'apologie de cette amitié virile.

Bon comme je suis sympa, je le prête.

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Commentaires
H
J'en suis ! (pour le visionnage...)
L
quand vous voulez...
J
Oh! oui! oh! oui! Je veux admirer les biscottos d'arnold sur grand écran!
R
mais après le 22 avril ! on pourrait presque se faire une diffusion en salle pour admirer les beaux biscotos d'Arnold ! un dimanche ou samedi matin !
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