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Cinéma LUX - le blog
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11 septembre 2006

à corps et à cris

Rencontre exceptionnelle avec Jean-Claude Brisseau

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Vendredi 15 septembre

Au Cinéma Lux

 20h00 : Les Anges exterminateurs

22h45 : Choses secrètes

Tarifs : 7 € la soirée ou tarifs habituels film par film


L’affaire Brisseau aura marqué l’année cinéma 2005. Quand fut rendue publique la plainte de comédiennes accusant le cinéaste d’avoir abusé d’elles lors du casting, jusqu’au jugement devant le tribunal correctionnel de Paris, condamnant Jean-Claude Brisseau pour « harcèlement sexuel » à un an de prison avec sursis. Son nouveau film Les Anges exterminateurs, est précisément consacré à ce sujet : un réalisateur dirige des essais érotiques avec de jeunes comédiennes afin de les sélectionner, et recueille des confessions sexuelles avant de les mettre en scène.

La projection de la Quinzaine des réalisateurs fut un triomphe et, à bien des égards, une des plus émouvantes du Festival de Cannes. Mais si la sortie du nouveau film de Jean-Claude Brisseau fait déjà date, elle le fait bien au-delà de son contexte épineux. Les Anges exterminateurs est une œuvre franche et complexe sur la possibilité de la création et du dévoilement des choses par le cinéma. Une œuvre fiévreuse et troublante (et pas comme on l’entend un peu naïvement devant la crudité des images). Mais parce qu’elle s’offre à vous dénudée, alors même qu’elle se protège, multipliant les écrans esthétiques et narratifs (du point d’attaque distancée des plans à leur pellicule de lumière, de la science calculée de la musique au contrôle de la parole par son réalisateur). D’aveuglement conscient en tendre mauvaise foi, de naïveté enfantine en violentes projections, Les Anges exterminateurs exhibe ses cicatrices, ses errements, ses impuissances. Et se pose, finalement, comme le constat définitif, cruel et bouleversant d’un douloureux échec. Celui d'un réalisateur qui, cherchant à comprendre le plaisir féminin, apprendra qu'il n'a su saisir que les apparences et avouera, par-là même, qu'il a été incapable de voir. Ecrans, abyme, abîmes de l’écran, Les Anges exterminateurs vous emporte, à corps et à cris, dans son vertige de remise en question. Et vous conduit, à la force de son implacable désir, vers une vérité que seul le cinéma permet. Un sommet et une somme (en somme), dans la carrière de Jean-Claude Brisseau.

Car comment parler des Anges exterminateurs sans évoquer ses précédents films, et surtout Choses secrètes, tant les deux œuvres se parlent à quatre années de distance. Jean-Claude Brisseau fait d’ailleurs de cette distance un des enjeux de son nouvel opus : comment parler de soi, et plus généralement de l'intime, sans se mettre en danger ? Car un cinéaste n'a pas d'autre solution, pour créer, que d'aller chercher, plus loin encore, les choses secrètes qu'il a en lui. Son regard d'homme sur le plaisir féminin fait naître son désir de cinéma. Et, au détour de quelques plans sublimes, entre deux portes, alors qu'il interpelle nos propres émotions et fait vaciller nos certitudes, Brisseau nous prouve une fois encore combien il est un grand cinéaste.

Didolux et Benelux

 

Rencontre_avec_Jean_Claude_Brisseau

Com_Rencontre_avec_Jean_Claude_Brisseau



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Commentaires
E
Je n'ai malheureusement pas pu assister à la rencontre avec Brisseau mais j'ai eu quelques échos.<br /> J'imagine que certains spectateurs on pris des photos et souhaitent fairee le récit de cette soirée à marquer dans les annales du Lux
S
Ca serai bien si on pouvais avoir des retours sur le blog du style du monde, ce que vous avez pensez du film, de la rencontre...
L
Plus sérieusement, c'est pas mal torché ce petit billet...
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